Coût trop élevé de la fibre de bois, profits 7 fois plus bas qu’en Ontario, faible compétitivité, fermetures répétitives de scieries et d’usines en régions : il est grand temps que le gouvernement libéral entame une révision en profondeur du régime forestier du Québec, régime qu’il a lui-même instauré en 2010 et qui est visiblement un échec, ont indiqué les porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière de mines et forêts, Claude Surprenant, et pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, André Lamontagne.
Tel que réclamé par le milieu forestier et les diverses associations et fédérations, le temps de l’instauration de comités ministériels et de la production de rapports et d’études sur la crise forestière est terminé. Les ministres des Forêts, de l’Économie et des Finances doivent poser des gestes concrets et immédiats pour assurer rien de moins que la survie de l’industrie forestière québécoise, a exigé Claude Surprenant.
« Depuis l’arrivée au pouvoir des libéraux, les fermetures d’usines s’enchaînent sans que la moindre mesure ne soit entreprise. On connaît les problèmes, on doit maintenant mettre en place les solutions et la première chose à faire, c’est d’admettre l’échec du régime forestier de 2010. Les chiffres véhiculés par l’industrie sont alarmants : le coût d’approvisionnement en bois au Québec a connu une hausse de 12 % entre 2012 et 2014, alors que les transferts à l’État ont augmenté de 52 % au cours de la même période. Le régime forestier mérite une sérieuse révision, en concertation avec les acteurs concernés, parce qu’actuellement il nuit gravement à la concurrence entre nos entreprises », a déclaré le député de la CAQ, rappelant que l’inaction libérale a récemment mis 300 employés de la scierie de Produits forestiers Résolu à Rivière-aux-Rats en Haute-Mauricie au chômage, juste avant les célébrations de Noël.
Pour sa part, André Lamontagne a rappelé que 85 travailleurs de Produits forestiers Résolu avaient eux aussi perdu leur emploi dans la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean en septembre à la suite de la fermeture de la machine à papier numéro 9. Il a indiqué qu’il est étonnant de voir le secteur forestier québécois tirer autant de l’arrière, alors que le contexte devrait est favorable, comme en témoignent la baisse de près de 20 % du huard en une année et la reprise des négociations sur l’entente sur le bois d’œuvre entre le Canada et les États-Unis. Tout cela n’a pas empêché le Québec de se glisser au tout dernier rang des juridictions en Amérique du Nord pour son coût de la fibre sous la gouverne de Philippe Couillard. « Et ce sont les régions comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean qui écopent pour cet échec libéral », a-t-il lancé.
« Le manque d’ambition du gouvernement Couillard se fait sentir dans tous les secteurs économiques du Québec. C’est simple : depuis l’instauration du nouveau régime forestier en 2010 par les libéraux, les entreprises québécoises se voient confrontées à de nouvelles obligations financières, sans pour autant apporter une plus grande prévisibilité dans la disponibilité à long terme des approvisionnements. Fini les rapports et les comités : le gouvernement doit mettre la main à la pâte et ramener le coût de la fibre à sa juste valeur marchande, accélérer et encadrer la transformation de l’industrie des pâtes et papiers, tout en mettant en place un régime forestier qui donne à nos entreprises les moyens nécessaires pour réussir », a conclu Claude Surprenant.