Nos écoles peuvent-elles s’adapter à la pandémie?


 Publié le 5 juillet 2020
NOS ÉCOLES PEUVENT-ELLES S’ADAPTER À LA PANDÉMIE?

Si l’on se fie au succès du retour en classe de ce printemps, la réponse est oui. Mais il n’y a pas que ça. Avec le plan de match pour la prochaine rentrée, nos écoles seront mieux outillées que jamais pour aider nos jeunes à réussir malgré la pandémie.

Dans les derniers mois, les Québécois de toutes les générations se sont rassemblés pour freiner la propagation du virus. Tous ensemble, nous avons fait des sacrifices énormes pour nous protéger les uns les autres. Nous avons une fois de plus démontré la résilience exceptionnelle de notre peuple.

Le Québec a été l’endroit en Amérique du Nord où les consignes de santé publique ont été le plus respectées. Ça ne nous a malheureusement pas épargné un échec dans nos résidences pour aînés, mais dans le reste de la population, le pire a été évité. Nous n’avons pas été témoins des horribles scènes d’hôpitaux et de morgues débordés, comme ailleurs dans le monde. Nous n’avons pas non plus dû faire face aux choix insupportables qu’aurait imposés une pénurie de respirateurs. Et dans l’ensemble, le bilan du Québec est beaucoup moins sombre que ce que certains laissent entendre.

Tous nos efforts ont payé, donc, mais ils ont aussi coûté. Dans toutes nos régions, des milliers de travailleurs se sont retrouvés sans emploi du jour au lendemain. Des milliers de familles se sont retrouvés en difficulté financière. Et des milliers d’enfants ont dû cesser d’aller à l’école.

Il serait trop facile de regarder de haut le malheur de nos jeunes

Ce serait une grave erreur. Les enfants sont la plus grande richesse d’un peuple. Et pour les plus vulnérables d’entre eux, quelques semaines de retard à l’école peuvent faire toute la différence.

Le succès du retour en classe de ce printemps a de quoi rendre optimiste. Mais nous ne devons pas oublier que le virus est toujours là. Nous ne sommes pas à l’abri d’une deuxième vague cet automne.

L’enjeu des prochains mois n’est donc pas seulement de vaincre le virus, mais aussi d’apprendre à vivre avec lui. D’apprendre à s’y adapter et à réussir malgré lui.

Dans nos écoles, nous avons tout ce qu’il faut pour y arriver.

La décision de prioriser nos enfants

Après coup, la décision de renvoyer les élèves du primaire à l’école ce printemps, en dehors de la région de Montréal, peut paraitre évidente. Mais il faut se rappeler que ça n’avait rien d’un choix facile. Au contraire, le choix facile, sur le coup, aurait été de se donner rendez-vous à l’automne.

Après des semaines de strict confinement, beaucoup de parents avaient peur pour leurs enfants. C’est compréhensible. Le reste du monde commençait à peine à sortir du confinement et le virus circulait encore. Mais les données montraient que la contagion avait été freinée en dehors de la région de Montréal et que le risque de renvoyer les enfants à l’école était faible.

Plusieurs voix dans l’espace public ont tout de même misé sur la peur pour militer contre la réouverture des classes. Mais heureusement, notre premier ministre a su en faire fi pour écouter la science et prendre la décision qui s’imposait. Une décision difficile, mais nécessaire. La décision de prioriser nos enfants.

En rouvrant seulement les écoles primaires en dehors de la région de Montréal, le Québec a agi prudemment, mais aussi avec une audace bien placée. Avec la Colombie-Britannique, le Québec est l’un des seuls endroits en Amérique du Nord qui a rouvert ses écoles.

Cette audace était surtout nécessaire pour les élèves en difficulté. Pour les jeunes avec des troubles d’apprentissage ou des problèmes familiaux. Pour eux, le risque de rester à la maison devenait plus grand que celui de retourner à l’école.

Le résultat a finalement donné raison au premier ministre Legault. Parions que si c’était à refaire, il ne serait plus l’un des seuls à prendre cette décision.

Le succès du retour en classe

La principale crainte de ceux qui s’opposaient au retour en classe, c’était le risque de contamination et de conséquences graves pour les plus jeunes. Cette crainte ne s’est finalement pas avérée.

Le nombre de cas confirmés chez les enfants qui sont retournés à l’école est demeuré très faible. Et lorsqu’il y a eu des cas, les consignes de la Santé publique et du ministre de l’Éducation ont permis aux équipes-écoles d’intervenir rapidement.

Notre système d’éducation, mené par le ministre Roberge, a dû s’adapter à vitesse grand V pour réaliser ce tour de force. Partout au Québec, des directions générales de centre de services scolaire, des directions d’écoles, des cadres scolaires, des enseignants, des membres du personnel de soutien et des parents ont mis la main à la pâte pour y arriver. Ils ont permis de réduire au minimum les risques de contamination tout en aidant les enfants à finir leur année le plus normalement possible. Quant aux élèves, ils se sont montrés très résilients face aux nouvelles consignes.

Bien sûr, tout n’a pas été parfait. Nous faisons face à des circonstances exceptionnelles et c’est normal de devoir s’ajuster en cours de route. Mais le plus important, c’est que le résultat pour nos enfants a valu les détours pour y arriver.

Ce beau succès québécois est d’abord celui des directions d’école, des enseignants et des parents qui ont travaillé ensemble pour nos enfants. Ils méritent tous un grand bravo.

Le plan de match pour la rentrée

Au-delà des bénéfices immédiats pour les enfants qui ont pu retourner à l’école, le succès du printemps aura permis de préparer le terrain pour l’automne. Grâce à l’expérience que notre réseau de l’éducation a acquise dans les derniers mois, nous serons mieux outillés pour la rentrée.

Cette fois, tous les élèves du Québec retourneront sur les bancs d’école, de la maternelle au secondaire, y compris dans la région de Montréal. Afin de réduire les risques de contagion, la Santé publique demande que les classes soient organisées en différents groupes-classes.

L’idée est de permettre plus de contacts humains entre les élèves, sans pour autant augmenter de façon importante les risques de contamination. Si un élève devait être infecté, il serait plus facile de contenir la propagation et d’éviter un large foyer de contagion.

Quant aux enseignants, ils doivent maintenir une distanciation de deux mètres avec les élèves. Les risques de contamination demeureront donc minimes pour eux.

Avant même la rentrée, il y aura aussi plusieurs efforts importants pour aider les enfants qui ont pris du retard durant le printemps. Partout au Québec, des dizaines de milliers de jeunes auront profité de cours d’été pour se préparer à l’année qui arrive. Et en début d’année scolaire, notre ministre de l’Éducation mettra en place un blitz pédagogique pour combler les retards qui auraient pu être occasionnés par la pandémie.

L’annonce de ce plan par le ministre Roberge a été largement applaudie par les directions d’école, les enseignants et les parents

Le milieu de l’éducation s’accorde pour dire qu’un bon équilibre est atteint entre la santé des élèves et leur réussite scolaire.

Mais bien sûr, le succès de ce plan est directement lié à notre bataille collective contre le virus. Si la contagion devait repartir de plus belle cet automne, nos écoles devraient encore s’adapter. Et pour ça aussi, la préparation est déjà commencée.

Se préparer à une deuxième vague

Nous avons toutes les raisons de craindre une deuxième vague de contagion à l’automne. Et nous avons donc toutes les raisons de continuer de nous protéger en conséquence. Si nous restons disciplinés, nous devrions éviter le pire.

Mais nous devons aussi nous préparer à vivre avec le virus, à nous y adapter. C’est vrai en santé, c’est vrai en économie, et c’est aussi vrai en éducation. Évidemment, personne ne souhaite voir une deuxième vague, mais nous devons être prêts à y faire face.

Nous avons un bon plan A pour nos enfants. Nous aurons aussi un bon plan B.

Parallèlement à la préparation pour la rentrée, les centres de service scolaire devront se doter d’un plan d’urgence détaillé. L’objectif, c’est d’être prêt à continuer d’enseigner à distance si ça devient nécessaire.

Pour y arriver, les écoles devront pouvoir distribuer massivement et rapidement du matériel informatique aux élèves. Il y aura des suivis serrés entre les enseignants, les élèves et les parents, et ce, dès le lendemain d’une éventuelle fermeture. Les enfants ne seront donc pas laissés à eux-mêmes et l’école demeurera obligatoire.

Même si nous nous y préparons, l’enseignement à distance représenterait évidemment un grand défi pour nos écoles. Mais tous nos efforts des derniers mois nous ont permis de réaliser d’importants progrès technologiques qui nous aideraient à y arriver. Ces progrès seront non seulement bénéfiques pour notre système d’éducation à court terme, mais aussi à long terme.

En ressortir grandi

L’épreuve collective que nous traversons changera profondément le monde dans lequel nous vivons. Des transformations importantes ont été réalisées en quelques semaines à peine et d’autres sont déjà en marche.

L’éducation n’échappe pas à cette réalité. Le confinement aura au moins eu ça de bon qu’il aura forcé nos écoles à apprendre à fonctionner à distance. Il nous aura forcés à accélérer le développement de l’enseignement en ligne.

En l’espace de quelques semaines, ce sont des années de retard en formation à distance qui ont été rattrapées. La plateforme « L’école ouverte » a permis à des milliers d’enfants québécois de continuer leur apprentissage à distance. Au total, on y a dénombré plus de 800 millions de visites, ce qui en a fait momentanément l’un des sites Web les plus consultés au Canada.

À ce jour, la plateforme compte plus de 1800 ressources pédagogiques répertoriées, dont plusieurs pour les élèves avec des besoins particuliers. Ces ressources seront un outil précieux si les enfants doivent recommencer l’école à distance cet automne. Et à plus long terme, une fois que la pandémie sera derrière nous, ce sera aussi un moyen de plus pour intéresser et motiver les élèves.

À cela s’ajoute une distribution massive de matériel informatique. Une somme de 150 millions de dollars permettra aux écoles de se procurer des tablettes et des ordinateurs portables. Ça représente des dizaines de milliers d’appareils qui pourront être prêtés aux élèves.

Encore là, les bénéfices se feront aussi sentir à long terme. Pandémie ou pas, le matériel informatique aidera les enseignants à bonifier leurs méthodes, que ce soit à distance ou en classe. Notre système d’éducation en ressortira donc grandi.

Le besoin pour plus de belles écoles

Il y a au moins un autre grand changement en éducation qui pourrait être accéléré par la crise que nous traversons : la construction de plus de belles écoles.

Quelques semaines avant l’arrivée du virus au Québec, en février, le ministre Roberge dévoilait sa vision pour la nouvelle génération d’écoles. Les images avaient de quoi faire rêver : de grands espaces ouverts, de grandes fenêtres, l’utilisation de bois et d’aluminium. Des écoles conçues pour favoriser l’apprentissage et le sentiment d’appartenance, et pour offrir aux enseignants un milieu de travail attrayant. Cette vision est prête à être réalisée et elle apparaît plus nécessaire que jamais.

Le besoin de construire plus d’écoles au Québec n’est pas nouveau. La pandémie et les consignes de distanciation le mettent toutefois en lumière.

Il est grand temps que le Québec se donne les belles écoles que ses enfants et leurs enseignants méritent. Et parce que ça permettrait aussi de relancer notre économie, il est grand temps de peser sur l’accélérateur pour les construire plus rapidement.

Notre ambition première : l’avenir de nos enfants

La construction de belles écoles était l’une des promesses phares de la Coalition avenir Québec aux élections de 2018. Et au-delà de ça, la réussite des enfants a toujours été au centre du projet de société mis de l’avant par le parti.

La crise que nous traversons nous pousse à revoir nos façons de faire, mais cette même motivation doit continuer de nous animer. Nous avons tout ce qu’il faut pour adapter nos écoles à la pandémie et en ressortir grandi. Nous pouvons et nous devons le faire. Il en va de l’avenir de notre nation.

« Notre grande ambition, c’est de donner à chacun de nos enfants les moyens d’aller au bout de son potentiel », disait François Legault dans son discours d’ouverture, à ses débuts comme premier ministre.

C’était vrai avant, c’est vrai pendant et ce le sera tout autant après la pandémie.

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