Fêtes religieuses et accommodements raisonnables : La CAQ fustige l’inaction des libéraux


 Publié le 13 septembre 2016
 

Depuis près de 10 ans, les libéraux se traînent littéralement les pieds dans le dossier des accommodements raisonnables, déplore la Coalition Avenir Québec, qui regrette de voir la fête du Mouton, célébrée actuellement par la communauté musulmane, créer certains remous dans la société québécoise.

Tout d’abord, la porte-parole de la Coalition Avenir Québec en matière d’agriculture, Sylvie D’Amours, estime que la loi sur le bien-être animal dont s’est dotée Québec en décembre dernier est pleine de trous, malgré les avertissements lancés au ministre Pierre Paradis lors de son étude. « La loi permet en toute liberté l’abattage personnel d’un animal, mais en contrepartie soumet les abattoirs à des règles strictes pour limiter les souffrances de l’animal. Il y a ici un non-sens flagrant. C’est simple : aucun prétexte, même religieux, ne devrait permettre d’abattre un mouton dans sa cour arrière et de faire souffrir un animal ainsi. On ne peut tolérer ça comme société. Malheureusement, Pierre Paradis a choisi de fermer les yeux et d’éviter la question. Cela démontre une fois de plus la timidité et l’embarras du gouvernement face à toutes les questions portant sur les accommodements religieux », regrette la députée de Mirabel.

Congé « déraisonnable », dit la CAQ

Alors que certains professeurs de la Commission scolaire de Montréal ont obtenu un congé payé, lundi, pour célébrer la fête du Mouton, le porte-parole de la CAQ en matière d’éducation, Jean-François Roberge, se demande jusqu’à quand le gouvernement libéral compte laisser les écoles gérer elles-mêmes des enjeux aussi délicats comme celui d’accorder des absences liées à des fêtes religieuses.

Selon le député de Chambly, un employé de l’État ne devrait pas être rémunéré s’il ne travaille pas lors d’une fête religieuse. Le rapport des commissaires Bouchard-Taylor avait d’ailleurs mis les projecteurs sur ce point sensible en 2008, mais les libéraux n’ont pas encore agi à ce jour. « On ne peut plus continuer de pelleter ça dans la cour des écoles! La directive devrait être claire : si le ratio d’élèves pratiquant la fête religieuse fait en sorte que le taux d’absentéisme serait trop grand ce jour-là, on devrait faire coïncider une journée pédagogique à cette date. Mais on doit s’assurer que le service de garde demeure ouvert et en aucun cas on ne devrait accorder un congé payé aux enseignants. Présentement, le flou libéral sur les accommodements raisonnables laisse place à l’arbitraire », a expliqué M. Roberge.

C’est le statu quo depuis près de 10 ans dans le dossier des accommodements raisonnables. Or, les libéraux sont responsables de cette confusion. « Dès qu’il est question d’identité, ils balaient ça sous le tapis! Il est grand temps de s’attaquer aux accommodements raisonnables, de mettre en place des balises claires à partir desquelles les organismes pourront juger des demandes d’accommodement et s’assurer qu’elles respectent les valeurs québécoises », a pour sa part conclu la porte-parole caquiste en matière de laïcité, Nathalie Roy.