La CAQ propose une baisse de 10 000 immigrants par année


 Publié le 30 août 2016
 

Le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, a profité de la clôture du caucus présessionnel de ses députés pour inviter le gouvernement libéral à faire marche arrière sur son intention de hausser les seuils d’immigration de 5 % d’ici 2019. Il lui demande plutôt d’opter pour une réduction immédiate de 20 % du nombre d’immigrants acceptés au Québec, soit l’équivalent de 10 000 personnes de moins par année.

Selon François Legault, il s’agit d’une mesure responsable et nécessaire pour assurer une intégration réussie des nouveaux arrivants à la société québécoise. Alors que pour le premier ministre, l’ouverture se résume à une augmentation aveugle du nombre d’immigrants qui entrent au Québec chaque année, pour la CAQ, la véritable ouverture implique une garantie d’avoir les opportunités de travailler et d’apprendre la langue et les valeurs communes du Québec.

« Soyons clairs sur une chose : le Québec est accueillant et il doit le demeurer. Malheureusement, le processus actuel d’intégration connait de sérieux ratés. Il faut évaluer quelles sont les lacunes et les corriger avant de continuer à augmenter le nombre d’immigrants chaque année, comme le propose Philippe Couillard. D’abord, en emploi, alors que le taux de chômage au Québec chez les nouveaux immigrants est de 18 %. Le Québec figure d’ailleurs au dernier rang des provinces canadiennes pour le taux de chômage des immigrants. C’est inacceptable! Ensuite, en matière de francisation, il faut s’ouvrir les yeux et admettre qu’il y a un vrai problème : il y a actuellement 200 000 immigrants au Québec qui ne maitrisent pas le français. En 2014, 41 % des néo-Québécois ne connaissaient pas le français au moment de leur arrivée. Tout cela démontre que trop d’immigrants ne s’intègrent ni au marché du travail, ni à la majorité francophone. Oui, le Québec doit rester une société ouverte à l’immigration, mais il faut adopter une position responsable et pragmatique, dans l’intérêt des nouveaux arrivants, mais aussi de la société d’accueil », a déclaré François Legault, flanqué de sa critique en matière d’immigration, la députée Nathalie Roy.

Ressources insuffisantes

Le chef de la CAQ a tenu à préciser que depuis 2003, les libéraux ont haussé le seuil d’immigration de 25 %, mais en contrepartie, ils n’ont augmenté les dépenses réelles du ministère de l’Immigration que de 5 %. Résultat : trop de nouveaux arrivants n’ont pas le soutien nécessaire pour réussir. En optant pour une réduction de 10 000 immigrants par année, la CAQ entend ramener ce seuil à un niveau similaire à celui d’avant 2003, tout en maintenant les ressources actuelles afin d’assurer une intégration réussie des nouveaux Québécois au marché du travail et à l’apprentissage du français.

« On ne peut plus continuer à accueillir autant de gens sans s’assurer que les ressources sont là pour qu’ils apprennent notre langue, nos valeurs et contribuent au marché du travail. Même en réduisant de 10 000 le nombre d’immigrants par année, le Québec continuera d’être une des sociétés les plus ouvertes à l’immigration dans le monde, devant la France et les États-Unis. Par contre, nous aurons plus de moyens pour l’intégration de chaque immigrant », a conclu le chef caquiste.