Remplacement d’urgence des disjoncteurs : Hydro-Québec est au courant depuis 2003


 Publié le 27 avril 2016
 

Alors que les Québécois se voient refiler une facture de plus de 500 millions de dollars pour le remplacement d’urgence des disjoncteurs du réseau électrique d’Hydro-Québec, la Coalition Avenir Québec a dévoilé un rapport interne, produit en décembre 2003 par un ingénieur de la société d’État, recommandant à Hydro-Québec de substituer ses disjoncteurs PK pour ceux d’une nouvelle génération.

L’étude datant de 2003 est sans équivoque : les disjoncteurs de type SF6 sont plus fiables, durables, performants, sécuritaires et abordables au long terme que ceux de type PK, a révélé la porte-parole de la CAQ en matière d’énergie, Chantal Soucy, qui a brandi le rapport en question au Salon bleu. Elle a sommé le ministre de l’Énergie, Pierre Arcand, d’identifier les gestionnaires derrière cette mauvaise décision administrative et d’inviter personnellement la Vérificatrice générale à enquêter.

« Je n’arrive pas à croire que la solution est connue et identifiée depuis 2003, mais qu’Hydro-Québec n’a allumé que maintenant! Non seulement la société d’État est au courant depuis 13 ans des dangers de ses disjoncteurs, responsables aujourd’hui de pannes majeurs et d’incendies, mais elle ose aujourd’hui réclamer des millions aux contribuables pour des mises à niveau d’urgence. Je vais vous dire ce qui est urgent : c’est de sanctionner les responsables de ce fiasco. Il y a clairement eu négligence dans ce dossier et il faut que la Vérificatrice générale puisse enquêter sur ce qui s’est passé », a déclaré Chantal Soucy, face à un Pierre Arcand visiblement inconscient de l’existence de ce rapport.

La députée de Saint-Hyacinthe a mentionné avoir été surprise d’apprendre dans l’étude d’Hydro-Québec que des remises à niveau d’un peu plus d’une centaine de disjoncteurs ont été menées entre 1994 et 2002. Puisqu’une remise à neuf d’un disjoncteur augmente sa durée de vie en moyenne de 30 ans, la majorité des équipements actuels devraient en théorie être fonctionnels minimalement jusqu’en 2024, a fait savoir Chantal Soucy. « Le ministre ne peut plus ignorer les faits. Je ne peux pas croire qu’il ne se demande pas autant que moi ce qui a bien pu se passer pour que 13 ans plus tard, Hydro-Québec se réveille et réclame des travaux de dernière minute! À cause de la mauvaise gestion interne chez Hydro-Québec, c’est une autre facture, d’un demi-milliard de dollars cette fois-ci, qui attend les Québécois », a regretté la caquiste.