Prostitution juvénile et exploitation sexuelle : La CAQ dévoile une série de mesures


 Publié le 6 mars 2018
 

À la suite de plusieurs consultations et nombreuses rencontres avec des experts, la porte-parole de la Coalition Avenir Québec (CAQ) en matière de condition féminine et de santé publique et députée de Repentigny, Lise Lavallée, dévoile la série de mesures qu’un gouvernement de la CAQ entend déployer pour lutter efficacement contre la prostitution juvénile et l’exploitation sexuelle des jeunes.

 Il est impératif de s’attaquer à ces fléaux sous tous ses angles, estime Lise Lavallée. Sensibilisation, prévention, lutte contre les proxénètes, réparation pour les victimes : rien ne doit être laissé de côté pour s’assurer que le Québec ne soit plus une plaque tournante de l’exploitation sexuelle. Voici les mesures mises de l’avant par la CAQ.

  1.  Donner le mandat au ministère de la Sécurité publique de préparer une stratégie nationale comprenant une série d’actions concrètes pour lutter contre la prostitution juvénile et l’exploitation sexuelle des jeunes

    Il n’existe actuellement aucun portrait exhaustif de la situation de la prostitution juvénile au Québec. Il faut mobiliser les forces vives concernées autour d’une démarche commune. Un gouvernement de la CAQ lancera des consultations publiques qui serviront de point de départ pour l’élaboration d’une véritable stratégie nationale de lutte contre la prostitution juvénile et l’exploitation sexuelle des jeunes.

  2. Mise en place d’une formation pour les acteurs de l’industrie hôtelière, ainsi que d’une ligne téléphonique d’urgence

    La CAQ propose l’instauration d’une ligne téléphonique d’urgence contre la traite des personnes dont l’affichage serait obligatoire dans certains lieux ciblés (hôtels, motels, stations de métro, etc.). Cette ligne d’urgence sera un point de chute pour quiconque souhaite dénoncer une situation dont il a été témoin ou pour obtenir de l’aide. Il faut également développer une formation destinée à l’industrie hôtelière pour en faire un partenaire dans cette lutte.

  3. Ajouter les crimes de traite de personnes et d’exploitation sexuelle à la liste de ceux donnant accès au régime d’indemnisation de l’IVAC

    Actuellement, seuls certains crimes peuvent donner accès au programme québécois d’aide et d’indemnisation des victimes d’actes criminels (IVAC). Les victimes d’exploitation sexuelle et de traite de personnes doivent avoir droit à une indemnisation.

  4. Inclure les services en sexologie dans la liste des services complémentaires du Régime pédagogique de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire et de l’enseignement secondaire

    Dans l’éventualité où aucun sexologue n’est disponible, s’assurer qu’un intervenant compétent soit en charge de soutenir les enseignants dans le cadre du cours d’éducation à la sexualité

    S’assurer qu’une partie du programme soit consacré à prévenir l’entrée dans la prostitution et vise à contrer sa banalisation

    La prévention en matière de prostitution et d’exploitation sexuelle nécessite la présence de sexologues dans nos écoles. De plus, le cours d’éducation à la sexualité doit servir à prévenir l’entrée de nos adolescent(e)s dans le monde de la prostitution. Ce cours sera un levier important de prévention et invitera nos jeunes à poser un regard critique sur la violence faite aux femmes et la banalisation de la prostitution.

  5. Mettre les organismes communautaires à contribution et déployer à l’échelle du Québec, là où il est pertinent de le faire, les initiatives qui fonctionnent

    En matière de prévention, des organismes communautaires compétents et dévoués sont déjà à pied d’œuvre. Plusieurs initiatives ont fait leurs preuves. Malheureusement, leur capacité d’action et de déploiement est limitée. Le gouvernement du Québec doit déployer à l’échelle du Québec les programmes qui portent fruit.

  6. Doubler, sur cinq ans, les effectifs policiers de l’escouade régionale mixte antiproxénétisme et mettre sur pied des équipes d’interventions multidisciplinaires

    En élargissant le mandat de l’escouade régionale mixte antiproxénétisme et en bonifiant ses effectifs, le Québec sortira gagnant. Un gouvernement de la CAQ doublera, sur cinq ans, le nombre de policiers au sein de cette équipe, de 25 à 50. Avec les ressources suffisantes, il leur sera possible de s’attaquer aux deux principales sources du problème : l’offre (les proxénètes) et la demande (les clients). C’est en déployant plus d’enquêteurs sur le terrain que l’on mènera une lutte ciblée et efficace contre la prostitution juvénile et l’exploitation sexuelle.

  7. Collaborer à l’ouverture de nouvelles maisons d’hébergement dédiées à la sortie de la prostitution pour les jeunes femmes

    Le gouvernement du Québec tire déjà profit de l’expertise de nombreuses ressources en place, notamment celle d’organismes et des maisons de soutien dédiées entièrement à la cause. Toutefois, une analyse plus approfondie devra être menée afin d’identifier précisément les besoins réels. La CAQ est d’avis que des maisons dédiées aux survivantes de la prostitution doivent rapidement être ouvertes, pour les aider à reprendre le contrôle de leur corps et de leur vie, ainsi que de les éloigner de leurs agresseurs.

  8. Réviser globalement la qualité des services offerts dans les centres jeunesse et les conditions de travail des intervenants

 Les vagues de fugues que nous avons vécues récemment au Québec dans les centres jeunesse ont été un signal d’alarme. Un rapport interministériel déposé il y a quelques mois a confirmé que les centres jeunesse sont un lieu de recrutement de mineures pour l’exploitation sexuelle menée par des proxénètes. Un gouvernement de la CAQ lancera un chantier visant l’amélioration des services offerts dans ces centres, tout en offrant aux intervenants des conditions de travail améliorées afin de contrer les hauts taux d’absentéisme.