Qu’a fait le gouvernement de la CAQ pour mieux contrôler l’immigration temporaire?
Publié le 23 août 2024
L’immigration temporaire est désormais au cœur du débat politique au Québec. En 2024, le nombre de résidents non permanents sur le territoire québécois est plus de 5 fois supérieur à ce qu’il était en 2016. Cet afflux rapide de nouveaux arrivants a des conséquences importantes sur le marché du logement, sur nos services publics comme la santé, l’éducation et l’aide sociale, ainsi que sur la place du français dans la région de Montréal et en Outaouais.
Depuis l’ouverture du chemin Roxham en 2017, François Legault et la Coalition Avenir Québec dénoncent cette situation intenable, et agissent depuis qu’ils sont au pouvoir pour rétablir un système d’immigration qui permette au Québec d’accueillir les nouveaux arrivants dignement, et en nombre raisonnable.
De nombreuses actions importantes ont été posées pour mieux réguler l’immigration temporaire :
- Dès 2017, François Legault a lancé l’alarme sur le chemin Roxham
- Le gouvernement de la CAQ est arrivé au pouvoir pour « en prendre moins, mais en prendre soin »
- Le gouvernement caquiste a fermé les établissements collégiaux qui faisaient entrer de faux étudiants étrangers
- François Legault a convaincu Justin Trudeau de fermer le chemin Roxham et de rétablir le visa pour les ressortissants mexicains
- Le gouvernement de la CAQ a exigé la connaissance du français pour renouveler les permis de travail temporaires
- Le gouvernement de la CAQ gèle l’arrivée de travailleurs temporaires dans la région de Montréal, et va établir un seuil pour les étudiants étrangers
1. Dès 2017, François Legault a lancé l’alarme sur le chemin Roxham
L’afflux massif de demandeurs d’asile à la frontière canadienne a commencé en 2017, lorsque les États-Unis resserraient leur propre frontière. Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a alors adressé un tweet à tous ceux qui désirent quitter leur pays, pour les inviter au Canada. Il a ainsi créé une filière migratoire qui n’existait pas par le passé.
Au Québec, un seul chef de parti a réagi avec la prudence qui s’imposait : François Legault. Dès le début, le chef de la CAQ a rappelé que le Québec « ne doit pas devenir une passoire », et qu’il est impossible pour notre nation d’accueillir « toute la misère du monde ». Le Parti libéral et le Parti québécois ont tous deux dénoncé cette prise de position, et n’ont pas saisi la gravité de ce qui se tramait.
2. Le gouvernement de la CAQ est arrivé au pouvoir pour « en prendre moins, mais en prendre soin »
En 2018, la position de la CAQ sur l’immigration était claire : en prendre moins, mais en prendre soin. Considérant que la capacité d’accueil du Québec était dépassée, et que les gouvernements libéraux avaient coupé dans la francisation et l’intégration, il fallait prendre un pas de recul pour mieux accueillir les immigrants qui arrivaient au Québec. Le gouvernement de la CAQ a donc réduit les seuils d’immigration permanente de 20 % dès 2019, et surtout réinvesti dans la francisation.
Depuis l’arrivée de la CAQ, l’argent investi pour offrir des cours de français aux immigrants a donc triplé. Francisation Québec, un guichet unique pour apprendre le français, a également vu le jour, afin de simplifier l’accès aux cours pour ceux qui en ont besoin.
3. Le gouvernement caquiste a fermé les établissements collégiaux qui faisaient entrer de faux étudiants étrangers
À partir de 2019, on a constaté que des collèges privés non subventionnés profitaient du fait que le Québec octroyait la citoyenneté canadienne plus facilement aux étudiants étrangers diplômés du collégial pour faire venir de « faux étudiants » dans des programmes courts. Leur seul but était d’immigrer au Canada, et ces collèges leur permettaient de contourner les procédures habituelles à travers une faille dans le système.
Rapidement, le ministre Simon Jolin-Barrette a agi pour fermer cette filière et l’UPAC a déclenché une enquête de fraude. Le nombre d’étudiants étrangers dans les collèges privés non subventionnés est retombé. Il s’agit d’une victoire concrète pour assurer l’intégrité et la justice de notre système d’immigration.
4. François Legault a convaincu Justin Trudeau de fermer le chemin Roxham et de rétablir le visa pour les ressortissants mexicains
Cependant, la majorité de l’explosion de l’immigration temporaire est le résultat des actions ou de l’inaction du gouvernement fédéral. D’abord, la complaisance du gouvernement Trudeau envers le chemin Roxham, où des milliers de personnes sont entrées de manière irrégulière à partir de 2017.
Après une pause pendant la pandémie, où le chemin a été fermé, le gouvernement fédéral l’a rouvert à la fin de l’année 2021, et les arrivées ont atteint un niveau jamais vu. Entre janvier 2021 et janvier 2023, le Québec est passé de 255 000 résidents non permanents à 386 000. En février 2023, le premier ministre François Legault a de nouveau interpellé Justin Trudeau pour exiger la fermeture du chemin Roxham, cette fois dans les médias anglo-canadiens. Le mois suivant, en mars 2023, le Canada signait une entente avec les États-Unis pour fermer le chemin Roxham. Immédiatement, les entrées à la frontière ont baissé.
Parallèlement, une nouvelle filière s’est développée en raison des choix du gouvernement fédéral. En 2016, le premier ministre Trudeau avait décidé de ne plus exiger de visa des ressortissants mexicains qui souhaitaient entrer au Canada. Ces visas avaient précédemment été imposés parce que de nombreuses personnes non admissibles prenaient l’avion vers le Canada pour demander l’asile. C’est ce qui s’est produit à nouveau, particulièrement à partir de 2021.
Le gouvernement québécois a donc mis de la pression sur le gouvernement fédéral pour qu’il exige à nouveau des visas des ressortissants mexicains. Il a finalement accepté en février 2024, et les entrées du Mexique ont grandement baissé depuis. Cependant, les entrées dans les aéroports continuent d’augmenter, notamment via les ressortissants indiens, en raison du laxisme du gouvernement fédéral dans l’octroi des visas. Il y a même eu des allégations de fraude et de corruption documentées.
5. Le gouvernement de la CAQ a exigé la connaissance du français pour renouveler les permis de travail temporaires
L’augmentation importante des résidents non permanents a également fragilisé le statut du français, en particulier dans la région de Montréal et en Outaouais. Selon le Commissaire à la langue française, la population non permanente ne connaissant pas le français est passée d’à peine 20 000 personnes en 2011 à plus de 160 000 personnes en 2023.
Pour s’assurer que ceux qui resteront au Québec contribueront à l’essor du français, le gouvernement de la CAQ a imposé en novembre 2023 la connaissance du français pour le renouvellement des permis de travail temporaires. Aucun gouvernement n’avait osé le faire par le passé. Cela faisait suite à l’obligation de connaître le français pour les immigrants économiques permanents.
6. Le gouvernement de la CAQ gèle l’arrivée de travailleurs temporaires dans la région de Montréal, et va établir un seuil pour les étudiants étrangers
Le 20 août 2024, le gouvernement de la CAQ a annoncé une nouvelle mesure pour limiter le nombre d’immigrants temporaires au Québec. Dès le début de septembre 2024, les nouvelles demandes et les renouvellements du Programme des travailleurs étrangers temporaires (PTET) pour les emplois en dessous du salaire médian à Montréal seront gelés, afin de ne pas aggraver une situation déjà critique. Des exceptions sont prévues pour les domaines essentiels comme la santé, l’éducation, la construction et l’agroalimentaire. Cela permettra d’alléger partiellement la pression sur les services publics, sur le marché du logement et sur la langue française dans la région montréalaise, où le taux de chômage est déjà deux fois plus élevé qu’ailleurs au Québec.
Le gouvernement a aussi annoncé qu’il adopterait bientôt un projet de loi pour règlementer le nombre d’étudiants étrangers qui peuvent étudier dans les établissements québécois. Cela permettra au gouvernement de mieux contrôler les arrivées selon des facteurs comme le type d’établissement, la région et le niveau d’études. Il s’agit d’un levier essentiel pour maîtriser le nombre d’étudiants étrangers au Québec, qui représentent environ 20 % des 600 000 résidents non permanents sur le territoire du Québec.
La balle est dans le camp du gouvernement fédéral
Malgré les efforts du gouvernement de la CAQ, la majorité des immigrants temporaires actuellement sur le territoire québécois, soit les demandeurs d’asile et les travailleurs étrangers du Programme de mobilité internationale (PMI), relève toujours du gouvernement fédéral.
Le Québec a posé de nombreuses actions dans ses champs de compétences, et continuera de le faire si nécessaire, pour réduire le nombre d’immigrants temporaires. Cependant, il est devenu urgent que le gouvernement Trudeau agisse pour diminuer la pression sur le marché du logement, sur les services publics et sur la langue française au Québec.
Notre nation est fière de sa tradition d’accueil des nouveaux arrivants, mais en raison de la situation actuelle, notre capacité d’intégration est dépassée. Pour continuer d’accueillir dignement, il faut dès maintenant réduire l’immigration temporaire sur le territoire du Québec et ça, c’est la responsabilité du gouvernement Trudeau. Ottawa a perdu le contrôle et comme le craignait M. Legault en 2017, les frontières canadiennes sont devenues de véritables passoires. Il est temps de reprendre le contrôle.