Pour un meilleur accès – Un projet de loi pour garantir un accès à 100 % de la population
Publié le 8 mai 2025

Afin d’améliorer l’accès aux services pour les Québécois, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a déposé aujourd’hui le Projet de loi visant principalement à instaurer la responsabilité collective et l’imputabilité des médecins quant à l’amélioration de l’accès aux services médicaux. Ce projet de loi représente un fondement majeur de la transformation du système de santé québécois. Il se veut complémentaire aux négociations qui se poursuivent actuellement avec les médecins.
Contexte
Depuis le dépôt du Plan santé en mars 2022, le ministre de la Santé a mis en place une série d’initiatives visant à améliorer l’accès aux soins pour les Québécois, comme élargir le champ de compétence et d’intervention de différents professionnels de la santé, par exemple les IPS et les pharmaciens, la création de cliniques IPS et la mise en place du GAP.
Cependant, malgré les efforts déployés, l’accès aux soins demeure insuffisant. La mise en place du GAP a permis de prendre en charge près de 85 % de la population, mais la prise en charge des patients stagne désormais. En parallèle, l’inscription individuelle à un médecin de famille est en baisse. Il est donc nécessaire d’aller encore plus loin afin que chaque Québécois soit pris en charge. De plus, du côté des soins en spécialités, les listes d’attente en chirurgies ou en consultations tardent à baisser à des niveaux acceptables. Ainsi, le projet de loi vise à poser les bases d’une nouvelle organisation des services de première ligne et une meilleure collaboration avec les autres professionnels
Prise en charge de 100 % des Québécois
Pour ce faire, le gouvernement souhaite instaurer un nouveau mode de rémunération et un principe de responsabilité collective des médecins envers la population.
En résumé, pour les médecins de famille :
- Les patients actuellement inscrits auprès d’un médecin de famille conserveront leur médecin.
- Les inscriptions collectives existantes seront également maintenues.
- Pour les nouvelles inscriptions, un modèle sera mis en place pour favoriser l’accès. Comme proposé, chaque patient sera affilié à un milieu de soins (GMF, CLSC, etc.) et à un médecin de référence ou à un groupe de professionnels.
En résumé, pour les spécialistes :
- Un plan de couverture territoriale sera établi pour chaque spécialité avec des objectifs, par exemple, de réduire les délais d’attente, notamment pour les chirurgies et les consultations.
Modifier le mode de rémunération
Pour les médecins de famille :
La rémunération des médecins au Québec a depuis longtemps été basée principalement sur le paiement à l’acte, avec en plus des forfaits et des primes destinés à inciter certains comportements. Comme indiqué au Plan santé, ce mode de rémunération, bien qu’efficace pour certaines pratiques, a démontré ses limites en termes d’accès aux soins.
Ainsi, le projet de loi propose de simplifier considérablement le mode de rémunération des médecins de famille pratiquant en première ligne. Cette nouvelle rémunération favorisera une meilleure collaboration entre les professionnels de la santé afin d’améliorer l’accès pour les Québécois.
Ce nouveau mode de rémunération simplifié reposera sur trois composantes :
- Capitation : montant fixe auquel ont collectivement droit les médecins d’un milieu de pratique en fonction du nombre de patients pris en charge et de leur complexité;
- Acte : montant additionnel versé pour certains services, dont les visites;
- Tarif horaire : montant versé par heure de travail.
Concrètement cela permettra de :
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- Réduire le nombre d’actes, passant de plusieurs milliers à une dizaine, ce qui réduira la paperasse et libérera du temps précieux aux médecins pour voir leurs patients;
- Passer à une rémunération fondée notamment sur la prise en charge des patients, ce qui fera en sorte de rémunérer les médecins en fonction du nombre de personnes suivies et de leur disponibilité envers leurs patients lorsqu’ils en ont besoin;
- Reconnaître les heures passées pour les cas nécessitant plus de temps ou pour faire de l’administration et des tâches indirectes associées à la pratique médicale, tout en continuant de réduire la charge administrative.
Réorganisation de l’offre de soins
Pour que l’offre de soins puisse répondre à la demande, la réorganisation du travail s’appuie sur une responsabilité collective des médecins qui permet de mieux répartir la charge de travail entre les professionnels et d’utiliser de nouveaux outils pour assurer la pertinence des soins offerts.
Par ailleurs, la nouvelle rémunération permet d’être plus équitable pour ceux qui ont déjà une charge de travail importante. Elle offre des incitatifs pour ceux qui veulent le faire et augmente la disponibilité au bon moment.
Instaurer des cibles de performance visant l’amélioration de l’accès
Le projet de loi vise à mettre en place une rémunération basée sur l’atteinte d’objectifs déterminés par le gouvernement. Une portion allant jusqu’à un maximum de 25 % de la rémunération médicale sera donc versée à condition que les médecins remplissent les attentes définies par les cibles, notamment en matière d’accès et de fluidité. L’objectif est de lier la rémunération à un meilleur accès à un médecin. Les enjeux d’accès se retrouvant tant en médecine de famille qu’en médecine spécialisée, des cibles de performance seront attribuées à tous les médecins.
Citation :
« Nous nous donnons les moyens pour que chaque Québécois ait accès aux soins dont il a besoin, au bon moment et par le bon professionnel. Nous posons un ensemble de gestes qui permettront d’améliorer l’accès à notre réseau de santé pour que tous les Québécois soient pris en charge d’ici l’été 2026. Nous reconnaissons pleinement qu’il s’agit d’un changement de culture important. Il faudra s’assurer d’une gestion du changement soutenue. Mais nous devons faire ce virage pour assurer une meilleure prise en charge des patients et une utilisation plus efficace des ressources disponibles pour réussir la transformation du réseau de la santé et des services sociaux. »
Christian Dubé, ministre de la Santé