2023 en 4 questions avec Kateri Champagne Jourdain

Par Vincent Rioux-Berrouard 4:00 PM - 10 janvier 2023
Temps de lecture :

L’année 2022 aura été marquée par le changement pour Kateri Champagne Jourdain. Le 3 octobre, elle est devenue députée de Duplessis. Du même coup, elle mettait fin à 46 ans de règne péquiste dans la circonscription et devenait la première élue issue des Premières Nations à l’Assemblée nationales. Quelques semaines plus tard, elle accédait au conseil des ministres. Elle a été nommée à la tête du ministère de l’Emploi. Le Nord-Côtier s’est entretenu avec elle pour voir les priorités qui l’occuperont en 2023.

Question : Quel sera le dossier prioritaire dans le comté de Duplessis pour vous en 2023?

Réponse : Je pense que ça va être l’enjeu de la santé. On a plusieurs gros dossiers dans la région présentement. On pense à la réfection de l’urgence et du bloc opératoire à l’Hôpital de Sept-Îles, mais il y a aussi tout ce qui touche à l’accessibilité des soins de santé, notamment dans les régions éloignées comme la Basse-Côte-Nord. Il faut aussi s’assurer que les initiatives et ressources disponibles qui sont mises en place pour les soins de santé soient connues de la population.

Q : Quel est le dossier prioritaire sur votre bureau à la tête du ministère de l’Emploi?

R : C’est certainement la pénurie de main-d’œuvre et le déploiement de l’Opération main-d’œuvre (un plan d’action de 3,9 milliards de dollars qui sera investi sur cinq ans). On a plusieurs défis devant nous, notamment avec la démographie. Il y a 120 000 travailleurs qui quittent pour la retraite chaque année. Il faut travailler pour qu’ils restent un peu plus longtemps sur le marché du travail, mais aussi, œuvrer à la réintégration d’une clientèle éloignée du marché du travail. On fait référence à tout le bassin de travailleurs qui est présent dans les communautés autochtones, ou les personnes ayant un handicap.

L’Opération main-d’œuvre vise aussi à pourvoir les postes dans les services essentiels. On vise le domaine de la santé, de l’éducation, les services de garde, mais aussi, ceux de la construction et des technologies de l’information.

Q : Durant la campagne, vous vous êtes engagés à réduire les impacts négatifs du navettage (fly-in/-fly-out). Avez-vous des pistes de solutions?

R : Cela passe par la revitalisation et le maintien de nos milieux de vie. Il faut soutenir nos municipalités dans leurs projets pour qu’on puisse diminuer les effets négatifs du navettage. Il faut donc développer des logements, s’assurer d’avoir des commerces de proximité et des services dans nos communautés. C’est ainsi qu’on peut garder nos milieux attractifs et inciter les gens à venir s’établir.

Q : Comment arrivez-vous à conjuguer les fonctions de députée et de ministre?

R : Disons que depuis les derniers mois, ça va vite. On a travaillé à un rythme effréné. J’ai dû me familiariser avec tous les dossiers qui touchent la Côte-Nord, mais aussi ceux du ministère de l’Emploi. Je pense qu’en 2023, on va trouver notre vitesse de croisière.

Je voudrais faire une petite parenthèse pour dire que ce qui s’est passé avec l’élection est très important, parce que c’est la première fois qu’une députée de Duplessis se retrouve au conseil des ministres. Cela implique une nouvelle manière de travailler pour notre grande région.

On a été habitué, dans le passé, sur la Côte-Nord, à avoir des représentants qui étaient dans l’opposition. Maintenant, on a une équipe Côte-Nord qui fait partie du gouvernement. Je pense que cela multiplie nos occasions de faire avancer nos dossiers. On doit donc travailler en concertation avec les différents acteurs pour cela.

Partager cet article