Travaux de déboisement à l’aéroport de Mascouche : Le ministre David Heurtel ne peut pas rester les bras croisés


 Publié le 6 décembre 2016

Sans tambour ni trompette, les travaux de déboisement en lien avec le projet d’aéroport de Mascouche ont commencé sur le site controversé, mettant en péril de nombreux cours d’eau, milieux humides et boisés d’intérêt métropolitain, a déploré le député de Masson pour la Coalition Avenir Québec, Mathieu Lemay. Devant les levées de boucliers, notamment de la Ville de Mascouche, M. Lemay a pressé le ministre de l’Environnement, David Heurtel, de faire respecter les lois du Québec.

Le caquiste, qui a déjà dénoncé le feu vert donné il y a un mois par Transports Canada dans le dossier de délocalisation de l’aéroport, a reproché une fois de plus au gouvernement Couillard son immobilisme, alors que les travaux de déboisement avancent à un rythme de 2 hectares par jour sur des terrains forestiers et humides sensibles. Au moment même où la Ville de Mascouche entend déposer une ordonnance d’injonction à la Cour supérieure pour l’arrêt des opérations, Mathieu Lemay a tenu à rappeler à l’ordre David Heurtel, puisque certains de ses fonctionnaires ont soutenu qu’ils ne peuvent déposer d’injonction contre le promoteur, faute de ressources en raison de la grève des juristes de l’État.

« Le gouvernement libéral, qui ne s’est jamais intéressé à ce dossier, est complètement désemparé face au début de travaux d’abattage qui mettent en péril la protection de l’environnement. Pendant ce temps, il laisse la Ville de Mascouche à elle-même. Des inspecteurs de son ministère ont effectué des visites du terrain, mais n’ont même pas jugé utile d’agir. À ce jour, déjà près de 5 hectares de boisé ont été abattus sur le territoire de Mascouche et 2 hectares sur le territoire de Terrebonne. Je n’accepte pas qu’on endommage nos milieux forestiers et humides, alors qu’ils sont protégés ! David Heurtel ne peut pas rester les bras croisés. Il doit faire respecter les lois du Québec », a déclaré Mathieu Lemay, qui rappelle que la décision du Conseil des relations de travail d’octobre dernier statuait que les injonctions sont considérées comme des services essentiels.

Le député de Masson a poursuivi en indiquant que la Loi sur la qualité de l’environnement protège les milieux humides et bien que les termes soient imprécis et indéfinis, il est de la responsabilité du ministre Heurtel de s’assurer que tout projet respecte les lois québécoises et les processus d’évaluations en vigueur.

De son côté, la critique de la CAQ en matière d’agriculture, Sylvie D’Amours, a rappelé que certains hectares des terres visées par la construction de l’aéroport sont zonés agricoles, ce qui ajoute une couche supplémentaire à ce dossier déjà controversé. « Ces terres sont considérées comme des zones tampons, essentielles à l’agriculture. Mascouche et Terrebonne ont soulevé l’enjeu, mais évidemment, le gouvernement continue de faire la sourde oreille. L’ensemble des acteurs locaux demande au gouvernement de prendre le dossier en main depuis des mois et des mois. Qu’attend-il au juste ? » a-t-elle questionné.