Démission de Sam Hamad du Conseil des ministres: Insuffisant tant que l’argent sale n’est pas remboursé
Publié le 7 avril 2016
À la suite de la démission de Sam Hamad de son poste au Conseil des ministres, le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, trouve consternant que le premier ministre du Québec refuse toujours de rembourser l’argent collecté par les libéraux dans le scandale de l’argent sale. Son parti ayant dévoilé la veille que Marc-Yvan Côté était solliciteur officiel du PLQ en 2007, 2008 et 2009, il a trouvé d’autant plus consternant le refus du premier ministre de se dissocier de l’argent sale collecté sous l’ère Charest.
« Pourquoi refuse-t-il de changer la loi et de faire comme pour les compagnies de construction et d’étendre le délai de prescription à vingt ans? Pourquoi c’est bon pour les compagnies de construction et pas pour le Parti libéral? Est-ce qu’il n’est pas un peu gêné de défendre l’intérêt du Parti libéral plutôt que l’intérêt de tous les Québécois ? », s’est demandé François Legault.
En chambre, le chef libéral a refusé de s’engager à ce que son parti rembourse. Pour le chef de la Coalition Avenir Québec, cette situation est complètement révoltante.
Des «Côté-dollars» dans les coffres de Louis-Hébert?
Le député de La Peltrie et porte-parole pour le Conseil du trésor, Éric Caire, s’est interrogé sur la cible de financement de Sam Hamad chiffré à 150 000$ et les courriels de Marc-Yvan Côté. Ceux-ci incitaient une entreprise à faire une «contribution significative» au député de Louis-Hébert. «Est-ce que Marc-Yvan Côté était au cœur du financement du député de Louis-Hébert? Combien de «Côté-dollars» dorment dans les coffres de la circonscription libérale de Louis-Hébert? Le Parti libéral doit allonger les délais de prescription pour que le DGEQ puisse enquêter sur les années 2008-2009, afin qu’on sache combien Marc-Yvan Côté a ramassé d’argent et si c’était des contributions légales », a statué Éric Caire.
Jean D’Amour, témoin privilégié?
Le leader parlementaire de la Coalition Avenir Québec, François Bonnardel, pour sa part, a voulu en savoir plus sur le financement sectoriel qui a connu beaucoup de succès au cours des années 2008-2009, alors que l’actuel député de Rivière-du-Loup-Témiscouata, Jean D’Amour, était président du PLQ. «Pour la seule année 2008, l’objectif de financement sectoriel a été dépassé de 600% et le grand total de 3,2 millions $ représente plus de la moitié de tout le financement libéral pour cette année électorale. En 2009, c’est 1,1 M$ qui a été récolté, dépassant l’objectif de 219%. Quelle efficacité! », a-t-il ironisé.
François Bonnardel a souhaité savoir de Jean D’Amour qui avait mis en place ce système de financement sectoriel et s’il était au courant de l’objectif de financement de 150 000$ pour certains ministres de leur députation. Malheureusement, ce dernier est resté muet et c’est le leader du gouvernement qui a pris la parole à sa place. Pour la CAQ, le refus de l’ex-président du PLQ de répondre aux questions depuis deux jours est suspect.