Jamais n’a-t-on vu un premier ministre aussi soumis face au fédéral


 Publié le 27 octobre 2016

« Jamais un premier ministre du Québec n’a été aussi soumis à la vision du gouvernement fédéral », a soutenu le chef de la Coalition Avenir Québec, François Legault, alors qu’un texte signé par Philippe Couillard a refait surface, dans lequel il remet en cause la nécessité de maintenir une hausse de 6% des transferts fédéraux en santé. La réaction du premier ministre, qui assume toujours son texte, constitue une erreur grave qui démontre qu’il est tout à fait à l’aise avec l’idée qu’Ottawa puisse utiliser son pouvoir de dépenser pour dicter des choix au Québec, selon le chef de la CAQ.

Alors que le ministre de la Santé joue la comédie depuis des mois en s’indignant contre la baisse de ces transferts et contre les conditions que veut lui imposer Ottawa, son chef Philippe Couillard partage exactement la vision du gouvernement Trudeau, a constaté M. Legault. Une chose est certaine pour le chef caquiste : ces écrits démontrent que Philippe Couillard est d’accord pour que les transferts en santé du fédéral soient conditionnels.

En rupture avec Robert Bourassa et Jean Lesage

En chambre, plutôt que de faire amende honorable et de revenir sur son point de vue embarrassant, Philippe Couillard s’est dit fier de son article qui nuira pourtant considérablement à son ministre de la Santé dans ses négociations avec Ottawa. Il a également laissé entendre qu’on ne pouvait pas s’indigner du pouvoir fédéral de dépenser tout en croyant que le Québec a une place au sein du Canada.

Auparavant, le chef caquiste avait dénoncé la vision soumise de Philippe Couillard des relations Québec – Canada. « Jamais Robert Bourassa ou Jean Lesage, qui étaient des premiers ministres nationalistes, n’auraient accepté les propos du premier ministre actuel », avait-il mentionné. « J’invite le premier ministre à se ressaisir. C’est possible pour le Québec de protéger son autonomie et sa liberté de faire les choix qu’il veut en santé à l’intérieur du Canada. Mais M. Couillard est soumis face au fédéral », a conclu François Legault.