Harcèlement à l’Assemblée nationale : La CAQ veut savoir qui au PLQ était au fait des agissements de Gerry Sklavounos


 Publié le 21 octobre 2016

« Bouleversée, troublée, renversée » : tels sont les sentiments qui ont envahi la députée de la Coalition Avenir Québec, Nathalie Roy, suite aux révélations du quotidien Le Devoir sur le comportement du député libéral de Laurier-Dorion, Gerry Sklavounos. L’article en question révèle que d’ex-pages de l’Assemblée nationale, d’ex-stagiaires de la Fondation Charles-Bonenfant, plusieurs employées politiques et des militants libéraux disent avoir été témoins et victimes de comportements, propos et gestes déplacés et inappropriés de la part du député Sklavounos.

Les témoignages font pourtant référence à des événements des dernières années, a souligné Nathalie Roy. En effet, il semble régner à l’Assemblée nationale un climat de peur et de méfiance à l’égard de M. Sklavounas depuis au moins 2012. Il est grand temps de savoir qui étaient au courant de ces allégations dans les officines et cabinets libéraux. « Manifestement, il y a des choses qui se savent à l’Assemblée nationale depuis plusieurs années. On apprend ce matin que lors de la dernière législature, entre 2012 et 2014, un whip du Parti libéral a été alerté d’au moins un incident troublant à l’égard d’une employée politique du parti au pouvoir. Quelles mesures ont été prises? Qui a pris en charge le dossier? Qui était au courant chez les libéraux, qui siégeaient à l’époque à l’opposition officielle? Puisque le whip était informé, quand exactement le chef du Parti libéral de l’époque a-t-il été mis au fait des allégations portées contre son député? Trop de questions sans réponses. Il manque malheureusement plusieurs pièces au puzzle. Le premier ministre n’a pas le droit à l’erreur. La transparence est primordiale dans un dossier aussi sensible », a déclaré Nathalie Roy.

À titre d’élue, Nathalie Roy a souhaité lancer un appel à la dénonciation à toutes les personnes qui travaillent présentement sur la Colline Parlementaire à Québec et a rappelé que les parlementaires ont adopté en juin 2015 la Politique relative à la prévention et à la gestion des situations de harcèlement au travail. « J’invite toutes les femmes et les hommes qui travaillent à l’Assemblée nationale à se prévaloir des ressources dont nous nous sommes dotées. Ce n’est pas facile dénoncer un collègue ou un employeur, mais il faut le faire. Rien, absolument rien, ne peut justifier des propos déplacés, des gestes inappropriés ou des invitations à caractère sexuel non sollicitées de quiconque, quel que soit son statut », a fait savoir Mme Roy.

La caquiste a conclu en se disant rassurée de voir Gerry Sklavounos expulsé du caucus des députés libéraux, mais par respect pour les citoyens qu’il représente et pour la fonction qu’il occupe, elle l’a invité à sérieusement réfléchir quant à son avenir politique. « L’enquête policière pour un crime contre la personne dont il fait l’objet jette un discrédit sur toute la classe politique et l’Assemblée nationale. C’est une décision qui lui revient. Il devra la prendre en son âme et conscience. Étant donné la gravité des allégations qui pèsent contre lui, je vois mal comment il pourrait revenir siéger comme député à l’Assemblée nationale la semaine prochaine et poursuivre son travail. Il devrait rester à l’écart le temps que l’affaire trouve son dénouement », a conclu Nathalie Roy.