Personnel en position d’autorité : Les libéraux défendent le tchador, la CAQ défend les femmes
Publié le 20 octobre 2016
« Le tchador vise à nier l’existence de la femme dans l’espace public. Vouloir l’interdire, ce n’est pas cibler les femmes, c’est au contraire défendre les femmes », a tonné la députée Nathalie Roy, en réaction à des accusations lancées jeudi par la ministre de la Justice, Stéphanie Vallée, à l’Assemblée nationale.
La position de la Coalition Avenir Québec dans le dossier de la laïcité et la neutralité de l’État est claire : il faut interdire le port de symboles religieux pour les employés de l’État en position d’autorité, comme les juges, les procureurs de la Couronne, les gardiens de prison, les policiers et les enseignants. La ministre Vallée, elle, n’a aucun problème à ce qu’un policier porte un turban, une juge le hijab, ou une enseignante le tchador.
« Les propos tenus par la ministre de la Justice sont disgracieux et franchement révoltants. La CAQ défend l’identité et les valeurs québécoises, la laïcité de l’État et la primauté de l’égalité entre les hommes et les femmes. La ministre, elle, permet le port de symboles religieux, notamment certains défendus par des intégristes, qui justement ciblent les femmes. Voilà la réalité actuellement », a vivement dénoncé Nathalie Roy.
Couillard nage en pleine contradiction
La porte-parole caquiste en matière de laïcité a ajouté qu’il y a deux ans à peine, Philippe Couillard admettait pourtant que le tchador « est un symbole d’oppression de la femme, d’exclusion et de retrait social qui nous apparaît incompatible avec l’exercice des services publics ». Aujourd’hui, force est de constater que le tchador est devenu acceptable pour les libéraux, et ce même si la ministre admet que « certaines sont obligées de le porter ». « Ne voit-elle pas le problème que pose le tchador? », s’interroge la députée de Montarville.
« Les libéraux sont incapables de défendre les recommandations de Bouchard-Taylor. Ils sont incapables d’interdire le port de signes religieux pour le personnel en position d’autorité. Au contraire, ils les permettent tous dans le projet de loi 62 », a regretté Nathalie Roy.