Laissons entrer la lumière
Publié le 3 octobre 2016
Repentigny, 24 septembre 2016
La nouvelle session parlementaire vient de commencer que déjà le ton est donné. Une session qui s’annonce toute aussi nauséeuse et épouvantable que celle qui s’est terminée en juin dernier. Je suis revenue chez moi après cette première semaine, toute aussi choquée, catastrophée et je vous dirais aussi écœurée par ce spectacle pitoyable auquel j’assiste depuis maintenant 2 ans. Je suis revenue chez moi avec ce besoin de retrouver les citoyens et citoyennes de mon comté qui me confortent dans le sens à donner à mon travail de député. C’est ici que je me sens bien. Les personnes que je croise toutes les semaines donnent un sens à ce qui parfois n’en a pas. Car ne vous y trompez pas, la partie qui se joue à Québec peut décourager toute personne qui aspire à faire de son mieux et à y apporter sa contribution dans le respect des personnes qui nous paient pour les représenter à Québec.
Depuis déjà deux ans, j’ai l’honneur de représenter mes citoyens et citoyennes à l’Assemblée nationale, endroit où tout n’est pas toujours honorable.
Depuis deux ans, assise à mon bureau au Salon bleu, j’observe, j’écoute et je me scandalise de tout ce que j’y vois et j’y entends.
Il y a bien eu l’affaire des transfuges de la CAQ passés du côté sombre en se joignant au parti Libéral. J’entends ces stratèges se bidonner des bons coups croyant nous faire mal et rire du chef et des membres de notre parti. Ils oublient qu’en agissant ainsi, ils se sont déshonorés envers leurs propres militants et envers les personnes qui ont fait le choix de la CAQ lors de la dernière élection. Est-ce que tout cela sert la démocratie?
Depuis deux ans, je constate une banalisation de ce qui est grave, indécent et inacceptable.
Le Premier ministre, certains de ses ministres et autres représentants de ce gouvernement se déshonorent toutes les semaines en affichant une assurance qui leur donne l’impression que tout leur est permis.
La première semaine de la session nous a permis d’avoir cette démonstration à quel point ce gouvernement était capable de suffisance. Aux trois questions posées de façon correcte et sur le bon ton par mon collègue, Simon Jolin-Barette, invitant le Premier ministre à demander la démission de son Chef de cabinet, il a eu droit à la même litanie verbale à laquelle le leader parlementaire, Jean-Marc Fournier, nous a habitués. Pourtant, le ton était correct et les questions plus que pertinentes après les événements des transfuges des dernières semaines.
Aux trois questions posées de façon correcte et sur le bon ton par ma collègue Claire Samson concernant les cours qui seront donnés à 50% en anglais à la nouvelle faculté de médecine en Outaouais, nous avons, là aussi, eu droit à une litanie sans fin et surtout à une non-réponse de la ministre Hélène David, cette dernière manifestant un sourire de satisfaction vers ses collègues pour avoir su écouler des minutes sans rien dire. Désolant.
En maintes occasions depuis le début de mon mandat, assise à mon bureau, j’ai assisté à ce spectacle affligeant et inutile. Je regarde les persiennes et les fenêtres entourant le Salon bleu et je me demande depuis combien d’années elles n’ont pas été ouvertes. Il me prend des envies de sortir ma chaudière, mes torchons, d’ouvrir toutes grandes les persiennes et fenêtres pour changer cet air vicié qui nous empoisonne. L’envie de faire entrer l’air de l’extérieur, de nettoyer les murs avec le meilleur désinfectant. Ça ne pourrait faire de tort. Et surtout permettre à la lumière d’entrer dans ce beau Salon bleu qui mérite mieux, beaucoup mieux.
Les citoyens et citoyennes méritent mieux. Les député(e)s qui ont fait le choix de servir leurs concitoyennes et leurs concitoyens méritent mieux. Il est temps que nous changions cette façon de faire à l’Assemblée nationale, de moderniser nos méthodes de travail. En tant qu’Élu(e)s nous devons mettre fin à ce cirque auquel nous assistons semaine après semaine et donner un sens noble à notre travail.
Je vais continuer à rêver à ce ménage dont l’Assemblée nationale a grand besoin. À force de rêver, les rêves, parfois, deviennent réalités.