Québec accompagnera les personnes itinérantes souffrant de problèmes de santé mentale vers la stabilité résidentielle


 Publié le 16 septembre 2024

Après avoir investi des sommes historiques en matière de lutte contre l’itinérance dans les dernières années, développé des ressources d’hébergement dans toutes les régions du Québec, doublé le nombre de lits de refuges et mis en place des services 24/7 ouverts à l’année pour aider le plus grand nombre de personnes vulnérables, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, souhaite désormais mieux accompagner les personnes itinérantes souffrant de problèmes de santé mentale à réintégrer un logement. Pour cette raison, il était présent à l’organisme Le Chaînon, accompagné de plusieurs partenaires du milieu communautaire ainsi que des équipes du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de l’Île-de-Montréal et du CIUSSS du Centre-Ouest-de-l’Île-de-Montréal.

Selon le dernier dénombrement des personnes en situation d’itinérance visible réalisé en 2022, plus de la moitié des personnes itinérantes du Québec ont rapporté avoir un problème de santé mentale. Présentant souvent un profil complexe, elles vivent parfois avec des problèmes de consommation et sont souvent isolées, méfiantes et réfractaires aux services traditionnels. Elles se heurtent donc encore à de nombreux obstacles lorsqu’elles tentent d’obtenir de l’aide.

Devant cette situation, le ministre Carmant garantit désormais plus de lits dans les ressources d’hébergement pour ces personnes, qui pourront bénéficier de soins adaptés et continus, pendant une période de 8 à 12 semaines, par un psychiatre et une équipe multidisciplinaire. Lorsque l’état de la personne sera stabilisé, des services d’accompagnement résidentiel lui seront offerts afin qu’elle puisse intégrer un logement et sortir de la rue définitivement.

Cette initiative, dont le coût total s’élève à 4 200 000 $, vise à étendre le déploiement des Projets de réaffiliation en itinérance et en santé mentale (PRISM), à bonifier les services de Stabilité résidentielle avec accompagnement (SRA), un modèle de type Logement d’abord adapté au contexte québécois, et à améliorer la coordination des services entre le réseau de la santé et des services sociaux et les divers partenaires du milieu communautaire.

Les avantages du programme PRISM sont confirmés par la recherche, qui montre qu’entre 63 % et 81 % des individus sont encore en logement un an après avoir terminé le programme[1]. Cette stabilité résidentielle s’accompagne également d’améliorations sur le plan de la qualité de vie.

L’objectif de la bonification des services annoncée aujourd’hui est ultimement de soigner, de ramener vers le logement et de sortir de la rue des centaines de personnes en situation d’itinérance chaque année.

Citations :

« On entre dans une nouvelle phase de notre plan pour renverser la tendance qu’a connue le Québec en matière d’itinérance dans les dernières années. On vise à aider les personnes au profil plus complexe, qui ont des problèmes de santé mentale, à bénéficier d’un traitement adapté à leur situation afin de leur donner les plus grandes chances possibles de sortir de la rue pour de bon. L’idée d’envoyer des psychiatres dans les refuges a fait ses preuves dans les quelques endroits où cette approche a été testée. C’est quelque chose que l’on étend aujourd’hui à Montréal, mais que je souhaite instaurer ailleurs au Québec éventuellement. »

Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux

« Le Chaînon est profondément engagé à soutenir les femmes en situation d’itinérance ayant des troubles de santé mentale. L’accueil dans nos murs d’un programme PRISM, développé en partenariat avec le CIUSSS du Centre-Sud, est une réponse directe à ces défis complexes. Il nous permettra d’offrir des soins psychiatriques et un accompagnement en réinsertion sociale à plusieurs femmes que nous hébergeons, et reflète notre conviction que chaque femme mérite non seulement un toit, mais aussi des soins de proximité et un soutien complet pour reconstruire sa vie avec dignité et espoir. »

Sonia Côté, directrice du Chaînon

« Depuis plus de 15 ans, l’organisme Diogène a développé son expertise avec l’approche Logement d’abord. Cela permet à nos participants d’avoir un excellent taux de stabilité résidentielle. Nous croyons en ce modèle car il est centré sur la personne, sur ses choix, son autodétermination, son autonomie et sa dignité. Notre réussite repose aussi sur l’étroite collaboration que nous avons développée avec les équipes PRISM, qui permet à la personne d’avoir accès à un continuum de services et d’être mieux outillée pour poursuivre son rétablissement. »

Jessica Soto-Fernandez, directrice générale, Diogène

« Le programme PRISM a prouvé son succès et son efficacité à Mission Bon Accueil depuis maintenant sept ans. Il incarne parfaitement la nécessaire continuité de services sur laquelle nos organismes doivent pouvoir compter, en collaboration avec le réseau de la santé. Les responsabilités ainsi partagées et coordonnées nous permettent de faire efficacement notre travail qui est ultimement de ramener chaque personne dans un logement permanent et assurer sa stabilité résidentielle. »

Sam Watts, président-directeur général, Mission Bon Accueil

« Je tiens à remercier le ministre Carmant pour sa sensibilité aux enjeux particuliers rencontrés par les Inuit en situation d’itinérance ou à risque de l’être à Montréal. Nous comptons faire les arrimages nécessaires entre notre propre programme de travailleurs de première ligne inuit et les nouvelles ressources annoncées aujourd’hui, afin de soutenir au mieux les personnes itinérantes inuit à réintégrer leurs communautés. »

Pita Aatami, président Société Makivik

Faits saillants :

  • PRISM est un programme d’hébergement développé à Montréal pour combler les lacunes dans les services offerts aux personnes sans-abri et souffrant de maladies mentales graves. PRISM s’adresse principalement aux personnes souffrant de troubles psychotiques, tels que la schizophrénie ou le trouble schizo-affectif, et de troubles comorbides liés à l’utilisation de substances.
  • Les projets PRISM sont conçus pour desservir entre 8 et 16 personnes, selon les capacités d’accueil de la ressource d’hébergement.
  • De façon plus détaillée, l’annonce d’aujourd’hui vise à :
    • rehausser le nombre de PRISM dans la région de Montréal;
    • inaugurer la nouvelle équipe PRISM à l’organisme Le Chaînon;
    • bonifier l’accompagnement offert à la sortie des PRISM pour favoriser le rétablissement;
    • bonifier les services de stabilité résidentielle avec accompagnement (SRA).
  • Soulignons que les services PRISM et les SRA font partie des meilleures pratiques reconnues et documentées, pour un coût inférieur au traitement usuel.
  • Précisons que pour les personnes avec des problèmes de santé mentale modérés à sévères, l’organisme Diogène est l’un des principaux partenaires du réseau de la santé et des services sociaux dans le cadre du programme de Stabilité résidentielle avec accompagnement.
  • Ces initiatives, en accord avec le Plan d’action interministériel en santé mentale 2022-2026 (PAISM), le Plan d’action interministériel en itinérance 2021-2026 et le Plan d’action interministériel en dépendance 2018-2028, visent à offrir un soutien personnalisé, des évaluations psychiatriques régulières ainsi que des soins infirmiers aux personnes en situation d’itinérance et ayant des troubles mentaux.
1Selon des études de Laliberté et al. (2022) et Soufi et al. (2023).

Cision Consulter le contenu original : http://www.newswire.ca/fr/releases/archive/September2024/16/c5123.html