Nomination des sénateurs québécois. Les libéraux incapables de poser un geste nationaliste


 Publié le 8 janvier 2016

Alors que le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, doit procéder en début d’année à la nomination d’une nouvelle sénatrice ou d’un nouveau sénateur pour le Québec, le gouvernement libéral de Philippe Couillard refuse toujours que ce soit l’Assemblée nationale qui soumette au gouvernement fédéral, à la suite d’un vote aux trois quarts des députés, une liste de trois noms pour combler le siège convoité.

Les députés caquistes Benoit Charette et Simon Jolin-Barrette ont fait parvenir, vendredi, une lettre officielle au premier ministre et au ministre des Affaires intergouvernementales, Jean-Marc Fournier, pour leur demander de prendre des actions concrètes pour moderniser la procédure de nominations des sénateurs et faire véritablement respecter le caractère distinct du Québec dans ce processus.

« Rien ne justifie qu’en 2016 les Québécois ne puissent faire partie intégrante du processus de nomination des sénateurs. Jean-Marc Fournier est sorti discrètement un 21 décembre pour indiquer qu’il souhaiterait que le Québec ait des représentants sur un comité, sans plus. Cette demande manque à la fois d’ambition et de courage. Elle ne correspond absolument pas ce à quoi les Québécois, pourtant reconnus comme formant une nation à la Chambre des communes, s’attendent de leur gouvernement », a déploré Benoit Charette, porte-parole en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes et député de Deux-Montagnes.

Un gouvernement qui n’est pas nationaliste

Le manque de courage du gouvernement libéral de Philippe Couillard atteint de nouveaux sommets, a indiqué pour sa part le porte-parole de la CAQ en matière de justice et député de Borduas. Selon lui, le malaise des libéraux lorsque vient le temps de poser des gestes nationalistes est de plus en plus difficile à cacher.

« Le PLQ refuse de saisir cette opportunité et de respecter la volonté des Québécois. La solution mise de l’avant par la CAQ est pragmatique, réaliste, non-partisane et ne nécessiterait aucune modification constitutionnelle. Elle a l’avantage d’être gagnante pour tous les Québécois et de n’enlever absolument rien au gouvernement fédéral. Que le gouvernement l’accepte ou non, les Québécois forment une nation et s’attendent à ce que Québec ait son mot à dire pour la nomination de ceux qui composent une institution qui, pour l’instant, est encore au centre du processus législatif au gouvernement fédéral », a mentionné Simon Jolin-Barrette.

Selon le député caquiste, un refus des libéraux viendrait confirmer non seulement le fait que Philippe Couillard n’est pas nationaliste, mais qu’il s’oppose tout simplement à remplir son rôle premier, soit celui de prioriser les intérêts des Québécois. « Les Québécois souhaitent faire progresser leur nation à l’intérieur du Canada. Et c’est clair que cela passe par accepter que le Québec ait son mot à dire dans la nomination de ceux qui composent une des deux chambres législatives du Canada. Malheureusement, nous sommes dirigés par un gouvernement au pouvoir depuis près d’une douzaine d’années sans interruption et qui a manqué de courage à chaque fois qu’il a eu l’opportunité de poser des gestes nationalistes », a conclu Simon Jolin-Barrette.