180 M$ pour intensifier ses efforts de lutte contre la violence conjugale


 Publié le 3 décembre 2020

Près d’un an après s’être vu confier par le premier ministre le mandat d’élaborer une réponse gouvernementale aux manifestations tragiques de la violence conjugale qui continuent de faire des victimes au Québec, la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine, Mme Isabelle Charest, a dévoilé aujourd’hui le Plan d’action spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des victimes 2020-2025. Pour l’occasion, la ministre était accompagnée de la vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la Capitale-Nationale, Mme Geneviève Guilbault. Ce plan s’ajoute au Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale 2018-2023.

Ainsi, plus de 180 millions de dollars seront investis pour la mise en place de plusieurs mesures visant à accentuer les efforts de prévention de la violence conjugale et à offrir un meilleur accompagnement aux victimes. Une somme de 120 millions de dollars sera réservée au cours des cinq prochaines années au financement et à l’adaptation des services offerts par les maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. À cela s’ajoute un investissement de six millions de dollars, consacré à l’amélioration et à la rénovation de ces infrastructures.

Grâce à cette investissement important, le financement du réseau de maisons d’aide et d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale sera rehaussé dans l’ensemble de la province. Les services des maisons d’hébergement de deuxième étape, qui permettent aux victimes de se reconstruire en leur offrant un logement transitoire et sécuritaire, seront également consolidés.

Aussi, près de 9 millions de dollars seront alloués au ministère de la Sécurité publique. Cela lui permettra notamment d’étendre son Service d’évaluation des conjoints violents au stade de la mise en liberté provisoire à trois nouvelles régions, soit le Saguenay-Lac-Saint-Jean, les Laurentides et la Montérégie (Sud-Ouest et Nord-Est), en plus de celles qui sont déjà servies. Les sommes transférées serviront également à analyser la faisabilité d’implanter des bracelets anti-rapprochement pour prévenir les homicides conjugaux au Québec. De plus, un outil sera élaboré pour évaluer les personnes condamnées pour une infraction liée à la violence conjugale. De cette manière, les modalités de leur prise en charge ainsi que leurs permissions de sortie ou de libération conditionnelle seront mieux établies. Finalement, la formation des corps policiers, qui sont souvent parmi les premiers répondants en situation de violence conjugale, sera bonifiée.

Les investissements annoncés permettront également de consolider les cellules d’intervention rapide servant à assurer un suivi des personnes ayant des comportements violents à risque d’homicide déjà en place au Québec, et d’en implanter de nouvelles dans six régions, grâce à un financement du Secrétariat à la condition féminine.

Le ministère de la Famille et le ministère de la Justice seront également mis à contribution. Une trousse virtuelle à l’intention du personnel en CPE sera produite afin d’aider celui-ci à mieux repérer les enfants à risque de subir de la violence dans un contexte conjugal et à intervenir auprès d’eux. De son côté, le ministère de la Justice créera un service juridique d’urgence pour déterminer, notamment, les droits de garde d’enfants en contexte de violence conjugale.

« L’année dernière, le premier ministre m’a donné le mandat important de réunir mes collègues pour trouver des solutions afin de renforcer le filet de sécurité autour des victimes de violence conjugale. L’annonce d’aujourd’hui, qui cadre parfaitement avec les Journées d’actions contre la violence faite aux femmes, permettra de mettre en œuvre plusieurs actions pour sécuriser les femmes. L’ensemble des intervenants pourront être mieux outillés pour accompagner les victimes, tout en leur offrant un environnement sécuritaire. Je profite de l’occasion pour saluer le travail remarquable de ces organismes. Merci d’accueillir des femmes et des enfants et de leur offrir une chance de se reconstruire. »

Isabelle Charest, ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la Condition féminine

« Chaque victime est une victime de trop. Votre gouvernement est grandement conscient de la problématique de la violence conjugale, et c’est pourquoi nous tenons d’abord à travailler en amont, sur la prévention. Nous savons qu’il est de notre devoir de prendre tous les moyens à notre disposition pour assurer la protection des femmes et ainsi pouvoir les aider à s’en sortir. Pour ce faire, il est primordial que nos corps policiers soient bien outillés, de façon que les victimes se sentent épaulées durant le processus. Les sommes annoncées nous permettront de travailler avec des partenaires et avec d’autres ministères pour orchestrer la mise en place des mesures de façon rapide et efficace. »

Geneviève Guilbault, vice-première ministre, ministre de la Sécurité publique et ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale

« Il est de notre responsabilité d’assurer le mieux-être de tous les Québécoises et Québécois. Avec les investissements annoncés aujourd’hui, nous prenons les moyens pour offrir aux victimes de violence conjugale et à leurs enfants des ressources encore mieux adaptées à leurs besoins. En ces temps de pandémie tout particulièrement, nous devons protéger les familles vulnérables. »

Lionel Carmant, ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux

« Le travail accompli par les intervenantes des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale est primordial. Grâce au soutien financier annoncé aujourd’hui, les organismes pourront dédier toute leur énergie à accompagner les victimes et leurs enfants, dans des milieux de vie améliorés. »

Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales et de l’Habitation et ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean

« Certains enjeux vécus par les victimes de violence conjugale ont été exacerbés par la pandémie et le confinement. C’est une situation qui ne peut durer et que nous ne pouvons tolérer. Il est de notre devoir d’agir rapidement et de mettre en place les mesures nécessaires pour prévenir la violence conjugale et lutter contre celle-ci. Ces nouvelles mesures permettront notamment d’améliorer les services et l’accompagnement offerts aux personnes victimes, en plus d’assurer une meilleure coordination des différents intervenants. »

Simon Jolin-Barrette, ministre de la Justice et procureur général

« Les violences infligées aux femmes et aux enfants sont malheureusement encore trop présentes au Québec. Les mesures annoncées aujourd’hui apportent une réponse claire à un problème social préoccupant. Grâce à ces sommes, je suis convaincu que les organismes pourront poursuivre leur mission sur le terrain et jouer un rôle déterminant dans la vie des victimes et de leurs enfants. Nous nous devons de les protéger et de leur offrir un milieu de vie sécuritaire pour qu’ils puissent s’épanouir pleinement. »

Mathieu Lacombe, ministre de la Famille

Principales mesures du plan d’action :

  • Rehausser le financement des maisons d’hébergement d’urgence pour les femmes et les enfants en contexte de violence conjugale;
  • Bonifier le budget du Programme d’amélioration des maisons d’hébergement;
  • Consolider les cellules d’intervention rapide servant à assurer un suivi des personnes ayant des comportements violents à risque d’homicide et en implanter de nouvelles dans six régions du Québec;
  • Étendre à trois régions supplémentaires le Service d’évaluation des conjoints violents au stade de la mise en liberté provisoire : Saguenay-Lac-Saint-Jean, Laurentides, Montérégie (Sud-Ouest et Nord-Est);
  • Mener une étude de faisabilité quant à l’implantation de bracelets anti-rapprochements comme moyen de prévention des homicides conjugaux;
  • Mettre sur pied un service juridique d’urgence pour déterminer, notamment, les droits de garde d’enfants en contexte de violence conjugale.

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