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2020 est-elle la pire année de votre vie?


 Publié le 28 août 2020
 
Source : coalitionavenirquebec.org

Je lisais dernièrement qu’un Canadien sur deux considère que 2020 est la pire année de toute sa vie. Ce n’est pas rien! C’est donc dire que la moitié de la population canadienne estime que cette année est la plus difficile de toute son existence. C’est l’un des constats qui émanent d’un sondage hebdomadaire de la firme Léger publié le 10 août dernier.

Il est évident que vivre — ou plutôt subir — une pandémie mondiale, c’est loin d’être rose, on s’entend.

Mais est-ce que l’année 2020 est véritablement la pire de notre existence?

Pour ma part, j’aurais toutes les raisons d’affirmer que oui, de m’acharner sur mon sort en me plaignant que la vie m’en veut et que 2020 est, sans l’ombre d’un doute, une année à oublier, voire la pire jamais vécue.

Par exemple, j’ai dû me résigner à reporter le mariage que mon conjoint et moi planifions depuis trois ans. J’ai dû dire adieu à deux voyages dont j’avais TANT besoin. J’ai dû ramasser mon copain à la petite cuillère en raison de l’annulation de sa dernière session en soins infirmiers, avec tout ce que ça implique de ne pas pouvoir graduer dans les délais prévus, après avoir buché deux ans dans un programme accéléré. Et, évidemment, j’ai dû jongler, moi aussi, avec tous les nombreux désagréments engendrés par le coronavirus.

Mais, avec un pas de recul, mon côté optimiste a tendance à retenir davantage le positif de cette année noire… (Eh oui, il y en a!)

Voir le verre à moitié plein

Bien sûr, perdre son emploi, se séparer, faire le deuil d’un proche, perdre quelqu’un en raison de ce satané virus, faire faillite, devoir repousser une chirurgie ou des traitements, ne plus pouvoir voir ses proches ou se serrer dans nos bras comme avant, voir son niveau de stress financier augmenter, vivre des problèmes de santé mentale, se sentir isolé, désemparé, dépressif et peut-être même en colère devant toutes les incertitudes et les mesures sanitaires imposées en raison du virus, ce n’est pas facile. Les soucis et les dommages collatéraux entourant la COVID-19 sont innombrables et n’ont pas fini d’avoir des répercussions dans nos vies et celles de nos proches.

Mais, je refuse de voir le verre à moitié vide.

Oui, la COVID, c’est de la merde. Personne n’a souhaité vivre ça et tout le monde a hâte qu’on en finisse et qu’on vienne enfin à bout de ce virus une fois pour toutes pour enfin recommencer à vivre comme avant.

Mais malgré tout, je suis persuadée qu’en tant qu’être humain, qu’en tant que société, qu’en tant que nation, nous ressortirons profondément changés et grandis de cette épreuve, que la COVID-19 nous lèguera, finalement, quelque chose de positif.

Se (re)connecter

Le confinement nous aura forcés à ralentir et à revenir à l’essentiel. Bien sûr, tout le monde n’a pas vécu le confinement de la même manière. (Je pense ici à tous nos anges gardiens du réseau de la santé et tous les travailleurs essentiels qui, eux, n’ont vraiment pas chômé pendant le confinement…) Mais, globalement, j’ai l’impression que ce temps de pause aura permis à plusieurs personnes de faire de l’introspection et d’opérer certains changements dans leur vie… pour le mieux.

Personnellement, je me suis rapprochée des gens que j’aime. Presque chaque soir, je faisais des appels « FaceTime » avec mes parents et mes frères, juste pour jaser… chose que nous n’avions jamais faite auparavant. Je n’ai jamais autant appelé mes grands-parents ou pris des nouvelles de mes ami(e)s. Avec du recul, cela peut paraître bizarre, mais j’ai l’impression que le fait de ne pas pouvoir se voir nous a rapprochés. Il y a aussi eu tout ce bel élan de solidarité avec les arcs-en-ciel dans les fenêtres qui nous rappelait, quand on prenait nos marches (à la suggestion du premier ministre lui-même!), que nous étions tous ensemble dans ce même bateau.

Parallèlement, de nombreuses entreprises ont dû se doter, à vitesse grand V, de systèmes informatiques pouvant permettre à leurs employés de travailler à distance. Je crois que cette modernisation rapide des milieux de travail est l’un des avantages de la pandémie. La possibilité de faire son métier à partir de n’importe où peut, dans une perspective d’avenir, devenir une avenue très séduisante pour une meilleure conciliation travail-famille ou encore pour un meilleur équilibre de vie. Quoi de plus agréable que de travailler en mou, dans le confort de son foyer en ayant la possibilité de faire son lavage? Certains ont même profité de la possibilité de travailler à distance pour fuir la ville et s’installer en campagne. À en croire un sondage de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), qui rapporte que 6 travailleurs sur 10 souhaiteraient poursuivre le travail à distance après la pandémie, il y a fort à parier que le télétravail continuera de gagner des adeptes… et, qui sait, permettra peut-être même  de repeupler nos régions!

Dépenser chez nous

Parlant des régions, ces dernières ont pu, elles aussi, bénéficier des avantages de la pandémie, alors que les Québécois ont profité, de la période estivale plus que jamais pour les (re)découvrir.

On se souviendra qu’au moment de déconfiner graduellement les différents secteurs de notre économie, les campeurs québécois étaient nombreux à taper du pied et à réclamer au gouvernement de permettre, sans plus attendre, la réouverture des terrains de camping. Jamais ce loisir n’aura soulevé autant les passions au Québec! Eh bien, je serais prête à parier que bien des gens se sont nouvellement découvert un intérêt insoupçonné pour les nuits à la belle étoile et les journées au grand air.

À preuve, les cartes annuelles de la Sépaq, offertes à moitié prix spécialement en temps de pandémie, se sont envolées comme des petits pains chauds. Pas moins de 60 000 laissez-passer annuels pour nos parcs nationaux ont trouvé preneurs en seulement 24 heures.

Idem pour les autres lieux d’hébergement touristique : il fallait s’y prendre à l’avance pour espérer pouvoir dénicher quelques nuitées sur un terrain de camping, dans un hôtel, un chalet ou un bed and breakfast en région au Québec, particulièrement lors des deux très populaires semaines de la construction!

À mes yeux, découvrir le Québec n’est pas un prix de consolation. L’immensité de notre territoire, la beauté de nos grands espaces et nos produits du terroir n’ont rien à envier à quiconque!

Consommer local

D’ailleurs l’engouement pour les produits de nos vignobles, microbrasseries, distilleries, cidreries et entreprises agrotouristiques québécoises de toutes sortes fut aussi sans aucune commune mesure cet été au Québec. Plusieurs entreprises ont été littéralement dévalisées et ont enregistré des ventes record! Beau problème me direz-vous…

Parmi les leçons qu’il faudra tirer de la pandémie, l’importance de l’autosuffisance (de la production de matériel médical et de médicaments), mais aussi de l’autonomie alimentaire trônent, à mon avis, en tête de liste.

Déjà, le gouvernement a posé un geste important en ce sens avec la réduction des tarifs d’hydroélectricité liés à la production en serres. Grosso modo, ce nouveau tarif préférentiel va permettre aux producteurs en serres d’économiser pas moins de 40 % sur leur coût annuel en énergie, une mesure qui devrait profiter à près de 1000 producteurs au Québec… et, ultimement, nous permettre de consommer des fruits et légumes frais du Québec à l’année.

Moi, ça me rend fière de choisir de bons produits fabriqués ou cultivés ici, par des passionnés de chez nous à la sueur de leur front. Et c’est en partie comme ça qu’on va la relancer notre économie, en donnant les moyens à nos entrepreneurs et à nos producteurs de continuer à faire ce qu’ils font de mieux.

Le début d’un temps nouveau

Le 1er janvier dernier, là où tout le monde se souhaitait une année grandiose, pleine de changements positifs, de résolutions inspirantes, de santé et de succès dans leurs études, personne ne se doutait que, finalement, le début de cette nouvelle décennie serait tout sauf comme on l’avait imaginé.  Si vous m’aviez demandé, il y a quelques mois, au pic de la pandémie, si 2020 était la pire année de ma vie, j’aurais répondu à l’affirmative sans hésiter.

Aujourd’hui, avec un pas de recul, si on me posait la question, ma réponse serait bien différente. Certes, la COVID-19 nous aura frappés de plein fouet sans aviser. Les écueils de cette année pandémique laisseront des marques indélébiles. Mais, comme le chantait la chanteuse Renée Claude, emportée tristement par la COVID à l’âge de 80 ans, pour moi, « c’est le début d’un temps nouveau ». La vie ne sera plus jamais comme avant… et je suis persuadée que ce sera pour le mieux!

 

 

 

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